Quand on chantait chez Auxence

Nous, les petites, devions avoir de neuf à onze ans. Nos grandes soeurs nous avaient appris tous les chants de l’époque, chansons d’amour s’entend.

Paul, Joseph et Marcel à Auxence, tous vieux garçons à ce moment-là, nous demandaient parfois de venir chanter dans leur écurie au moment de la traite. On recevait chaque fois trente centimes chacune, aussi on ne se faisait pas prier. Et on chantait : «Jeunesse, jeunesse», «Le bal des matelots» : Marinella ah reste encore dans mes bras dont le sens des paroles un peu friponnes échappait à notre compréhension d’enfants.

Peu importe, on ne se gênait pas et… ils étaient si contents ces trois vieux garçons. Il n’était pas question en ce temps-là, de recevoir de l’argent de poche. Alors, de petits sous glânés par-ci par-là étaient notre seule fortune. Parfois, en rentrant de l’école, on s’achetait pour cinq centimes de «drops» (bonbons) chez Marie-Louise.

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