Depuis des décennies je suppose, on entassait au galetas les vieux souliers. Ils étaient là, pêle-mêle, sous un vieil établi. C’étaient de vraies antiquités : chaussures à haute tige, d’autres à bout très arrondi, une paire de sabots de bois, bref, des souliers de tout calibre et de tout acabit, faisant bon ménage avec les araignées.

Alors, de temps en temps, on montait faire une inspection, espérant trouver une paire en bon état qui aurait échappé aux fouilles précédentes et qui soit de la bonne pointure. Hélas, on redescendait du galetas chaque fois déçus, évidemment, mais… cinq ou six mois plus tard, l’espoir renaissait : on recommençait la fouille, toujours en vain. Et le temps et les années passaient… au rythme des saisons, faisant naître en nous d’autres espoirs, aussi fous peut-être.