Les cloches de Pâques

Le soir du jeudi-saint, on nous disait que les cloches de l’église partaient se faire bénir à Rome ; c’est pourquoi on ne les entendait plus jusqu’au matin de Pâques. En leur absence, pour annoncer les offices, les servants de choeur faisaient alors le tour de l’église avec leurs «tapolets». Qui s’en souvient ?

On croyait vraiment au départ des cloches. Notre imagination était si fertile qu’on les voyait presque passer dans le ciel de Sommentier, tout enrubannées de rose et de bleu. Cette image, inventée dans mon esprit d’enfant, est encore très nette dans mon souvenir! Notre foi aveugle et confiante nous procurait des joies irremplaçables. Pauvres enfants d’aujourd’hui, ils ne connaîtront jamais ce monde de rêve, à cet âge on ne peut pas vivre que de réalités.

Entre parenthèses, qui se souvient que le vendredi-saint papa nous emmenait au bois de Morlens pour y ramasser des «pivots» (cônes) ? Inconsciemment, il devait rechercher le recueillement dans le calme de la forêt en ce jour de pénitence.

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